C’est une longue, rude étape qui m’a mené jusqu’au Vigan. À vrai dire, plus longue et difficile que je ne le pensais.
Je suis arrivé tout à l’heure, tout juste avant 7 heures, en raclant le bitume sur les derniers mètres avant l’hôtel. Il faut dire que parcourir plus de 40 kilomètres (je pense 45 en réalité) à travers le massif de l’Aiguoual, ça n’est pas une promenade de santé !
La journée avait bien commencé. Gaspard, le perroquet de l’hôtel de l’Europe, était installé (dans sa cage) dans la salle du petit déjeuner. Il n’a pas parlé mais sifflé et fait de nombreuses pirouettes pour attirer l’attention de son maître et des convives, essentiellement une grande tablée de touristes allemands d’âges divers.
Je quitte d’un bon pas ce sympathique établissement. Les premières pentes ne tardent pas ; j’aborde le massif de l’Aiguoual.
Je retrouve ces chemins rocailleux dans les bois que je commence à bien connaître. Le châtaignier est roi, le chêne prince. Dans ces régions, c’est la châtaigne qui nourrissait son monde autrefois. Elle pourrait toujours le faire aujourd’hui.
Le parcours est donc essentiellement forestier jusqu’à St Sauveur, le premier village. J’hésite à pousser sans m’arrêter jusqu’à l’Esperou, mais comme j’ai déjà faim et que le restaurant du lac du Bonheur est éclairé, j’en pousse la porte. Bien m’en a pris.
C’est effectivement un petit moment de bonheur que m’offre ce petit restaurant bien tranquille. La dame est accueillante, même pas soucieuse apparemment que je sois le seul client de ce midi. Le menu à 15 € (entrée- plat- fromages et dessert) est imbattable.
Je me requinque donc à l’aligot et me réchauffe (il fait frais et il pleuviotte depuis ce matin) avant de repartir à l’assaut des Cévennes.
Il me reste encore un long chemin. J’atteins l’Esperou après une descente déjà bien caillouteuse.
Je retrouve néanmoins avec plaisir le village de l’Esperou, où j’étais passé en novembre dernier, sous des trombes d’eau d’un bel épisode cévenole, en parcourant le GR7. Aujourd’hui le temps est tout de même plus clément.
Je retrouve donc, sur la fin de mon parcours du jour, le même sentier puisque le St Guilhem et le GR7 ne font qu’un à partir de là jusqu’à la sortie du cirque de Navacelles.
C’est beau, assez difficile car le sentier est technique, et plutôt long. Je souffre un peu des pieds, la fatigue s’empare de moi dans la dernière descente vers Aulas puis le Vigan. Je trottine, mais j’ai du mal.
J’arrive au Vigan sous le coup de sept heures, après avoir marché les derniers mètres en compagnie d’un camioneur du Nord, qui me dit quand même profiter de son métier pour visiter la France.
Une bonne soirée de repos m’attend avant d’aller admirer une nouvelle fois le cirque de Navacelles demain!