Un dimanche dans le Gard. Urbain V, jour 6.

Mes premiers pas du jour, toujours douloureux avec ce talon récalcitrant, me plonge dans une ambiance d’un autre temps. Je grimpe vers la citadelle de Venezobres. Un petit tour dans les ruelles médiévales que j’ai déjà un peu parcourue la veille. Bien sûr, en ce dimanche matin du mois d’octobre, et malgré le beau soleil qui perce déjà, il n’y a pas foule. Le reste de mon étape va consister en une longue balade entre vignes et oliviers. Le GR serpente entre eux. Souvent un peu à couvert des arbres, même si sur la fin de l’étape, je me retrouve dans les vignes où le vent s’engouffre avec force. C’est un dimanche de promeneur solitaire. Je ne croise presque personne. Mes pensées et un peu de musique me tiennent compagnie. Je suis clairement hors saison car ce sentier, commun à la Regordanne et au chemin Urbain V, doit connaître un certain succès durant d’autres périodes. Seule une dame discute un petit moment avec moi. Elle me parle du beau cheval blanc dans le pré voisin. L’an dernier, après la mort de son amie, il avait beaucoup maigri. Sans doute une dépression. Il a retrouvé une nouvelle compagne qui l’a semble t il consolé. Il est tout beau maintenant. La dame semble surprise que je partage son avis sur la possibilité de sentiments chez les animaux. Bien sûr, la difficulté du parcours n’a plus rien à voir avec ce que j’ai connu dans les Cévennes. Quelques courtes montées ponctuent ma route, qui m’amènent sur les éminences où sont situés les villages. À l’image de Venezobres, c’étaient d’anciennes places fortes. Elles sont cependant un peu moins bien conservées. C’est un dimanche solitaire, où je n’aurai pas le plaisir de déjeuner dans un petit restaurant sympa. Tout est fermé. Je patienterai jusqu’au dîner. D’ailleurs, c’est un bon dîner familial qui m’attend au beau gite des figourieres, dans le hameau de Russan.


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